La Java

Le roman d’une itinérance aux frontières de l’identité

Après avoir vu son vieil ami Adrian mourir sous ses yeux, le narrateur fait un bond dans le passé

L’été de ses 20 ans, il rencontre Jean, un architecte “beau et simple d’esprit” avec qui il cherche à tromper l’ennui. Désoeuvré, il passe ses journées dans une langueur sexuelle délétère, jusqu’à ce que son ami d’enfance, Adrian, déboule dans sa vie. Et avec lui son oncle Freddy, une vieille drag queen pathétique et hystérique, qui héberge une clocharde.

Les aventures du petit groupe gravitent autour de La Java, un night-club en déliquescence, sanctuaire d’une communauté semi-clandestine où se côtoient étudiants, travelos et détraqués sexuels. 

À bout de souffle, l’héritage gay militant des années 80 ne parvient plus à rassembler. Lorsque le night-club ferme, le rêve se délite et le héros est renvoyé à une solitude primale. Il finit par commettre, dans un excès de détresse et d’ennui, un « suicide sexuel » – orgie sexuelle erratique, sous le contrôle d’une technologie discrète et pernicieuse. 

À l’heure où les boîtes rouvrent avec difficulté et où les rassemblement sont interdits, ce livre donne un éclairage sur ce que c’était la fête avec ses côtés positifs et négatifs, ses noirceurs et ses lumières, ses joies et ses peines.

Le roman d’une itinérance aux frontières de l’identité, qui explore les thèmes de l’homosexualité, de l’exil et de l’écriture.

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26 août 2021
Prix TTC : 18,90 €
ISBN papier : 9782380353204
ISBN numérique : 9782380353198
Format : 135×215 mm
230 pages

  • BABELIO / Très belle histoire d’un jeune homme en questionnement sur la vie et sur l’amour à l’âge de 20 ans, le tout enveloppé dans un récit poétique et chargé d’émotions intimes. Une plume incroyablement audacieuse et lyrique ! Je ne peux que recommander ce livre. / cupcake27
  • BABELIO / La Java est un premier roman sorti pendant cette rentrée littéraire. Ce qui m’a attiré, c’est l’idée : un homme vieillissant revient sur son passé et nous raconte son année à Strasbourg, entre sa relation avec Jean et ses nuits à la Java, un club gay. Les personnages m’ont intrigué : si différents de ce qu’on peut lire d’habitude. Et la forme est très intéressante : ces aller-retours, ce point de vue toujours présent sur les actions, ce recul, c’est ce qui fait toute la force du roman. Ça et l’écriture de Goldi Merville : c’est une nouvelle voix forte qui vient d’éclore (l’auteur a 23 ans !) et que je vais suivre. / ledevorateur
  • BABELIO / La Java est le premier roman de Goldi Merville qui, à seulement 23 ans, cultive avec talent l’art de la punch-line sardonique entremêlée de poésie.

    Il nous rappelle avec efficacité ce que les étés peuvent avoir de cauchemardesque quand on s’ennuie (ce qui m’a poussé à écouter le titre Summertime Sadness de Lana del Rey en boucle pendant l’écriture de cette chronique, histoire de me mettre dans l’ambiance).

    Ce roman aurait très bien pu se nommer la fuite ; celle du narrateur, incapable de trouver sa place et de se reconnaître dans la communauté homosexuelle, celle du temps qui crée un labyrinthe particulièrement pernicieux pendant cet interminable été.

    Quant à l’identité gay, valorisée par la beauté physique, elle apparaît comme superficielle, lorsqu’elle n’est pas totalement déformée par la vieillesse (à ce sujet, les mots du narrateur sont assez durs, entre proie juvénile et prédateur âgé).

    Et gare à cel.lui qui pénètre dans la Java : les garçons y sont aussi beaux que leur moeurs sont légères. Leur jeunesse est perçue comme un atout qui les rend supérieurs.

    En marge et souvent fasciné, le narrateur (anonyme, contrairement aux autres protagonistes de son récit) se fait l’observateur de cette faune particulière.

    Le vieil homme questionne à rebours les premiers pas qu’il a fait dans la communauté homosexuelle de la Java, lieu de tous les espoirs et des désillusions.

    Que voulait-il y trouver ? Une famille ? Un sentiment d’appartenance ? Une perte volontaire de soi-même ?

    Dès le début des confessions du narrateur, il est clair que la passion sera rarement de la partie : sa jeunesse était déjà marquée par le cynisme et le désabusement (même s’il se prétend romantique). La poésie qui ponctue ses souvenirs oscille entre le lyrisme et le prosaïsme (commun, sans idéal, vulgaire).

    Ses sentiments de tendresse concernent surtout l’émouvante beauté de son compagnon (le fameux Jean, beau et simple d’esprit), les côtés grotesques de l’oncle drag-queen de son ami, les montagnes allemandes qui se dessinent au-delà de Strasbourg…

    Le saut dans le passé ramène le narrateur dans cette ville qui se situe à la frontière allemande. Elle tient une place significative dans les souvenirs évoqués, si bien qu’elle devient un personnage à part entière, aussi nuancé que ceux qui croisent le chemin du narrateur.

    L’intérêt de ces confessions rédigées par un narrateur âgé réside dans le fait qu’il est difficile de savoir si l’ironie qu’il se prête à 20 ans est d’origine ou née de son regard vieillissant (un ton qui m’a parfois posé problème. le narrateur avait parfois l’air de se gargariser avec ses propres formules). D’autant plus que sa position particulière, entre passé et présent, lui permet de poser un nouveau regard sur les personnes qui ont traversé sa vie.

    Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est la valorisation du souvenir amoureux, point de départ de la confession.

    L’auteur réveille la nostalgie de ces lieux irrémédiablement perdus, rendus encore plus précieux par leur distance temporelle.

    Pour décrire la chambre de son ancien amant, la plume du narrateur devient pourtant hésitante : il y a toujours de la difficulté à reproduire les détails d’un souvenir.

    La Java permet d’explorer un monde aussi fascinant que décadent, exposant une errance existentielle manifestement partagée par beaucoup de membres de la communauté du night-club, qui se gavent de sexualité pour se définir. Les airs glauques de la Java m’ont rappelé une boîte de nuit LGBT+ (également assez crade) dans laquelle j’allais régulièrement à 20ans. le genre de clin d’oeil mémoriel qui pique.

    Les + :

    – le style cru, froid de l’auteur (j’aurais juste un reproche à faire à certaines descriptions qui se répètent régulièrement pour accentuer certaines caractéristiques pathétiques mais qui, selon moi, tiennent davantage du superflu insultant)
    – La beauté de la poésie quand elle concerne des moments de tendresse
    / Badquilla

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